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Prévention et contrôle à la ferme
La prévention et le contrôle à la ferme sont basés sur des mesures de biosécurité, certains traitements et surtout des stratégies de vaccination.
Biosécurité
Comme toutes autres maladies, la prévention passe d’abord par la mise en place d’excellentes mesures de biosécurité pour prévenir la transmission des diverses maladies incluant l'influenza.
Les observations de plusieurs vétérinaire et chercheurs suggèrent que les virus influenza pourrait se transmettre entre les bâtiments par aérosols. La localisation de la ferme s’avérera un élément important lors de nouveaux projets et on recherchera alors des endroits isolés à faible densité porcine.
Traitements
Les résultats des traitements contre l’influenza chez les porcs sont mitigés. Ils consistent à donner des anti-inflammatoires afin de minimiser les symptômes et favoriser le bien-être animal. Lorsque les signes cliniques sont plus sévères et que des infections secondaires sont observées, l’utilisation judicieuse d’un antibiotique peut être alors nécessaire.
Stratégie de vaccination
Il est important de travailler avec un vétérinaire afin de déterminer quelle option est la meilleure. Il existe plusieurs vaccins commerciaux contre l’Influenza A. Ces vaccinations sont disponibles à court terme et ont subi des tests rigoureux pour prouver l'efficacité et l'innocuité. L'inconvénient de la vaccination commerciale est que les souches de l’Influenza A incluses dans les vaccins sont stagnantes et difficiles à modifier, compte tenu des réglementations.
Les vaccins autogènes « traditionnels » sont fabriqués à partir de souches identifiées dans le troupeau ou réseau de production. Il faut tout d’abord identifier les souches d’Influenza qui circulent, c’est-à-dire faire des prélèvements réguliers, faire séquencer les virus obtenus, essayer d’isoler les virus et valider si la croissance est adéquate pour la production de vaccins. Lorsque l’analyse des séquences est complétée et que l’on a validé que les souches d’intérêts peuvent être cultivées, la production de ce type de vaccins tués prend de 8 à 12 semaines. En ce qui concerne la mise à jour des souches du virus de la grippe A pour une utilisation en vaccination autogène, c'est de loin la meilleure option. L'inconvénient des vaccins autogènes est qu'il s'agit toujours d'un aspect rétrospectif et qu’il faut faire un suivi régulier des souches présentes dans le troupeau. Il existe une nouvelle approche pour la fabrication de vaccins autogènes, la technologie Sequivity (Merck), où la séquence du gǹe HA est introduite dans un Alphavirus. C’est un vaccin vivant, mais qui ne se multiplie pas dans le porc et il n’est pas excrété. L’avantage de ce vaccin est qu’il n’est pas nécessaire de faire croître le virus, ce qui peut parfois être difficile, selon la souche.
Une fois que le type de vaccin à utiliser a été identifié, l'étape suivante consiste à déterminer les modalités du programme de vaccination. Le virus de l’Influenza peut circuler toute l'année, mais il est plus fréquent de l’observer à l'automne, en hiver et au début printemps. La vaccination doit être programmée afin d’augmenter la production d'anticorps avant une épidémie anticipée, sachant qu’après la vaccination, il faut de 10 à 14 jours à l'animal pour obtenir une réponse d’anticorps adéquat. Si l'animal n'a pas été préalablement vacciné contre l’Influenza A, une dose de rappel est recommandée. Le programme de vaccination peut inclure une ou plusieurs des approches suivantes :
- la vaccination des cochettes de remplacement avant la reproduction
- la vaccination de masse du troupeau de truies à l’automne
- la vaccination de masse trimestrielle
- la vaccination avant la mise-bas des truies
- sur une base limitée, la vaccination intranasale des porcelets non-sevrés avec un vaccin vivant modifié et la vaccination de porcelets après le sevrage.
L’objectif de la vaccination dans les élevages de truies est de stabiliser l’élevage et de sevrer des porcelets qui seront moins porteurs du virus influenza et ainsi repousser le plus possible le challenge viral après la phase pouponnière. Les cohortes à faible prévalence au sevrage semblent aider du point de vue du contrôle; en dessous d'un certain niveau, cela aiderait à réduire la circulation de l’Influenza A et potentiellement empêcher la propagation du virus en pouponnière.